Première lecture (Proverbes 9, 1-6) : La Sagesse proclame sur les hauteurs de la cité : « Si vous manquez de sagesse, venez à moi ! » A l'homme sans intelligence elle dit : « Venez manger mon pain, et boire le vin que j'ai apprêté !
Deuxième lecture ( Ephésiens 5, 15-20) : "Ne vous enivrez pas, car le vin porte à la débauche : Laissez-vous plutôt remplir par l'Esprit Saint."
Evangile (Jean 6, 51-58) : "De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi".
Je ne sais si c'est pour faire honneur à la culture gastronomique du Sud-Ouest, mais aujourd"hui les lectures nous parlent toutes de nourriture, de vin et de banquet. Monseigneur Blaquart a embrayé sur le sujet, et nous a recommandé de venir manger au festin du Seigneur. Il nous a appelé à "manger la parole de Dieu", mais pas seulement en nous nourrissant de l'eucharistie. Les chrétiens doivent aussi se nourrir de la parole, par la méditation de la bible, la "lectio divina". Et à la suite de Saint-Paul, il nous conseille de ne nous enivrer que du vin de l'Esprit-Saint ( ce qui, dans le pays de bon vin où nous sommes, est une parole de sagesse!!). Il a conclu son homélie en disant que tout chrétien laïc devrait vivre une retraite par an, cela ne doit pas être réservé aux consacrés.
Ces estivales sont un bon festin pour notre vie spirituelle. Elles nous donnent de la nourriture tonifiante pour toute l'année à venir. Mais peuvent-elles suffir à elles seules à notre vie spirituelle? Dans nos fraternités, dans nos régions, recevons-nous une bonne nourriture tout au long de l'année? Une nourriture suffisante, non seulement pour notre survie, mais pour notre croissance spirituelle?
Plusieurs d'entre nous vont se nourrir dans des groupes de prière charismatique ou auprès d'autres familles spirituelles. C'est une bonne chose : nous n'avons évidemment pas le monopole de la formation spirituelle!! Craindre cela reviendrait à nous prendre pour une secte.
Ce qui doit nous interpeller, c'est que beaucoup vont ailleurs par sensation d'un manque, d'une faim et soif spirituelles que nos activités d'années ne comblent pas.
Nos Estivales et nos Joades sont de bons festins. Mais notre nourriture habituelle ressemble plus souvent à une cantine qu'à un restaurant 4 étoiles.
Voilà un bonne piste pour l'avenir : comment améliorer notre menu de chaque jour, afins que chaque membre des Fraternités reçoive toute la nourriture dont il a besoin?
Pascale Massicot (Bordeaux)